Parmi nos 10 CCO au départ de paris Brest Paris Jean Lin avait choisi de le faire en pignon fixe avec un 53×19. Retrouvez ci-après l’article de « Bike café » consacré aux 3 cyclos qui ont tenté ce défi.
Depuis sa première édition en 1891, le Paris-Brest-Paris est devenu au fil du temps une épreuve mythique, qui attire des cyclistes venus du monde entier. Cette année, 71 nations étaient représentées au départ. C’est Charles Terront qui a été le premier vainqueur de cette épreuve de 1200 km. Il utilisait à l’époque un vélo de 21 kg, équipé d’un pignon fixe en 42 x 17, le dérailleur n’étant pas encore inventé. Cette course est devenue une « randonnée », organisée tous les 4 ans par l’Audax Club Parisien. Cette année encore, au milieu du peloton des 7000 participants, nous avons pu admirer de splendides vélos, certains d’entre eux étaient équipés en pignon fixe.
Paris-Brest-Paris en pignon fixe
Dans cette forêt de vélos, majoritairement faite d’acier et de carbone, nous avons repéré quelques adeptes de cette frugalité de braquet. Ils ont décidé de se passer de dérailleur, pour faire cet aller/retour entre Paris et Brest. Parmi eux, il y en avait 3 que je connais bien : Thierry Saint-Léger, Paul Galea et Jean-Lin Spriet.
Tous les 3 ont terminé ce Paris-Brest-Paris, qui s’est déroulé sous la chaleur de cet été 2023. Chacun son rythme, dicté par le braquet choisi et la forme du moment. Il me font le récit, sous la forme de podcasts, de cette randonnée qui n’a rien d’une promenade de santé.
Pourquoi souffrir diront certains, l’épreuve du PBP est déjà assez difficile comme ça ? Il n’y a pas de réponse à ce choix, sauf que le pignon fixe est l’acception la plus radicale de la pratique du vélo. Une sorte de « graal » esthétique et culturel, que certains cyclistes en quête d’absolu, cherchent à atteindre. Autrefois pratiqué par les cyclistes lors des entraînements hivernaux, puis par les coursiers livreurs de nos grandes agglomérations, le pignon fixe a « fugué » sur la route, en version longue distance.
Thierry Saint-Léger, 42 x 17
Thierry Saint Léger, est le « Pape » du pignon fixe français. Très inspiré par Charles Terront, il a comme lui opté pour le braquet magique de 42×17, qui offre un développement de 5,30 m pour un ratio de 2.47 (*).
Détails du vélo
Thierry est une « icône » dans le petit monde du pignon fixe français. Il a inspiré des vocations et d’ailleurs dans cet article on peut dire que Paul et Jean-Lin sont ses disciples. Après, dans le domaine du fixe longue distance, chacun fera ses choix techniques. Celui de Thierry est très orienté « minimaliste » et comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous, son vélo est épuré au maximum.
Thierry étrenne sur ce Paris-Brest-Paris un nouveau vélo, construit par Victor Duchesnes, dont l’atelier lozérien est proche de chez lui. Cadre en acier, avec la particularité d’avoir un croisement asymétrique à l’arrière des 2 haubans, qui rappelle les pignons fixes réalisés par Weis aux US. Depuis quelque temps, Thierry a troqué sa selle classique contre un « siège » Infinity, qui soulage la pression périnéale sur les longues distances.
- Cadre artisanal acier sur mesure
- Pédalier Sram Omnium
- Roues jante alu
- Pédales Look
- Frein unique Cane Creek à l’avant
Le podcast avec Thierry Saint Léger
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bikecafe · Paris-Brest-Paris en pignon fixe : Thierry Saint Léger
Paul Galéa, 50 x 15
Paul n’est pas un débutant sur l’Ultra distance, il roule sous les couleurs de l’association Cyclosportissimo, qui réunit le gratin français de la randonnée/course d’ultra distance. Après un premier Paris-Brest-Paris il y a 8 ans, sur une vélo « déraillé » en titane, il s’est aligné cette année en pignon fixe 50×15 : 7,15 m de développement et 3,33 de ratio (*), sur un superbe vélo en acier réalisé par Jean-Pierre Levacon.
Détails du vélo
Chef d’oeuvre du « maître » cadreur Jean-Pierre Levacon, ce cadre est en acier. Paul a souhaité disposer de freins à disque, pour soulager les efforts de retenue du vélo dans les descentes. Paul est fragile des genoux, l’efficacité et la progressivité du freinage sur disque l’aide lorsque le vélo s’emballe dans les descentes à 60 km/h et plus.
Ce vélo rassemble tout ce qui se fait de mieux en matière d’équipements. Le pédalier Cane Creek en titane est un bijou : « Difficile de pas offrir à ce Levacon un pédalier digne de ce superbe cadre« , explique Paul. Pour le clin d’œil, lorsque Paul a cherché une couronne à ce pédalier, c’est sur Ali Express qu’il a trouvé pour une poignée d’euros le 50 dents adapté à la chaîne et à son utilisation en fixe. Tout a été pensé et choisi avec minutie. Le moyeu arrière (fileté pour recevoir le pignon) avec fixation du disque, n’existe pas en standard, Paul a dû faire appel à Mack Hubs en Pologne pour sa fabrication.
- Cadre artisanal en acier fabriqué par Levacon avec fourche carbone
- Freins à disques
- Moyeu arrière spécial Mack Hubs pour le fixe avec frein sur disque et axe traversant
- Roue avant moyeu dynamo pour l’éclairage
- Pédalier Cane Creek 5 branches en titane… plateau 50 dents Ali express 😉
- Selle Tune Speedneedle
- Pédales Look axe titane
- Pneus Continental GP 5000 de 25 montés en tubeless
Le podcast avec Paul Galea
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bikecafe · Paris-Brest-Paris en pignon fixe : Paul Galea
Jean-Lin Spriet, 53 x 19
Jean-Lin était un sportif qui pratiquait la course à pied, il découvre tardivement le vélo. Il débute directement dans les rues de Paris avec un pignon fixe en brakeless, inspiré par des copains. Rapidement les rues de la capitale deviennent un terrain de jeu trop restreint et il franchit le périph’ pour allonger les distances. Il se lance avec boulimie dans le vélo et découvre l’Ultra distance. Il fait notamment le Tour de France randonneur (4800 km) avec Arnaud Manzanini et découvre les bienfaits de la fourche sans déport. Éternel « fouineur de nouveautés », Jean-Lin nous fait le plaisir d’écrire des chroniques pour Bike Café.
Il a choisi de faire ce Paris-Brest-Paris en fixe et pas n’importe quel fixe, car son vélo possède également une fourche sans déport dont il vante régulièrement les mérites.
Détails du vélo
Jean-Lin a hésité pour le choix de son braquet et il s’est finalement arrêté sur un 53 x 19 : 6 m de développement et ratio de 2,79 (*). Très différent de celui de Paul, le vélo de Jean-Lin adopte le look randonneur : gardes-boues, porte paquet à l’avant, roues à boyaux… il est totalement néo-classique. Si l’on y regarde bien, il n’est pas si classique que ça. L’adoption de la fourche sans déport en acier qui opère un recul de celle-ci oblige d’allonger le cadre pour éviter le « toe overlap » (pied qui touche la roue avant). Le cadre en acier Reynolds 853 soudé au TIG a été fabriqué sur mesure par Quentin Polizzi de l’Atelier des vélos à Paris, qui présentait un vélo dans le cadre du Concours de Machines.
- Cadre artisanal en acier Reynolds 853 soudé au TIG avec fourche acier sans déport
- Freins sur jantes
- Moyeux Shimano Dura Ace sur des roues cercles carbone pour boyaux montées par Franck Le Renard
- Boyaux Continental Gatorskin
- Pédalier Dura Ace avec un plateau de 53 dents
- Selle Gebiomized
- Porte-paquet avant avec sacoche
Le vélo de Jean-Lin Spriet – photo Gabriel Refait
Le podcast avec Jean-Lin Spriethttps://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/tracks/1601683323&color=%23ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false&show_teaser=true
bikecafe · Paris-Brest-Paris en pignon fixe : Jean-Lin Spriet